MASSARINI, ELSA GRAZIELLA

25 ANS ϟ 25/12/1985 ϟ BENEVENTO ϟ FIANCÉE, MAIS EN MODE PLAN CUL ACCESSOIREMENT

Mesdames et messieurs, bienvenue dans la vie de Elsa Graziella Massarini. Qu'est ce que je raconte ... Bienvenue dans ma vie. Moi c'est Elsa, mais tout le monde m'appelle Sasa. J'habite dans la belle ville Vérone depuis presque un mois et je dois vous dire que ça me plait bien, mais l'esprit de vengeance qui émane de ma famille me crève. Je fais parti des Massarini de Vérone. On dit souvent de moi que je suis dépensière, colérique et têtue. Mais j'ai aussi des qualités ! Je suis joyeuse, souriante et à l'écoute. Et bien, je crois que c'est tout ... Ah non, j'ai presque oublié. Vous ne trouvez pas que je ressemble comme deux goûtes d'eau à Rachel Bilson ?

→ Que pensez vous de la belle ville de Vérone ?
Une magnifique ville. Bâtie en partie par mes ancêtres. Et oui, on a été rayés de l'histoire.. Mais Vérone me plait beaucoup, bien que je n'aie pas eu le temps de trop m'y promener. On m'a tellement souvent contée cette ville.. J'ai un peu peur d'être déçue, aussi. Je suis très attachée malgré tout à elle, sûrement pour l'aspect historique. Benevento me manque beaucoup, mais ai-je le choix? Si je choisis de renouer avec ma famille paternelle, il faut que je m'implique.
→ Pour vous, Roméo et Juliette, c'est quoi ?
Une histoire comme une autre. Non, un chef-d’œuvre! J'ai beaucoup apprécié cette pièce est juste magnifique. Bon, évidemment, c'est encore aux Capulet et aux Montague que l'on laisse les premiers rôles! Mais c'est juste une histoire, rien de bien réel. Ce genre d'amour n'existe que dans l'univers de Shakespeare. Ou dans Twilight.
→ Cette guerre entre les Montague et les Capulet, vous êtes plutôt pour ou plutôt contre ?
J'en ai fichtrement rien à foutre, mes chers. Ce qui m'importe, c'est ce que ces familles ont fait à la mienne. Je réclame justice, bordel de..*se calme* Pardon. C'est juste que les tensions entre les Massarini et eux sont tellement fortes que ça m'emporte. Je suis très impliquée là-dedans. À choisir entre des querelles de famille et la camorra.. Je choisis les querelles!

Spoiler:

WHO SAID YOU'RE NOT PERFECT ?

Un, deux, trois, quatre, cinq, six. Mamma, Papa, Cassiopea, Dino, Ettore, Ersilia. Romeo se tourna vers la gamine que j'étais alors, m'interdisant d'un regard de prononcer un mot. J'avais huit ans ; lui dix. Nous n'étions que des gamins. Jamais Benevento ne m'avait paru aussi dangereux. Vous savez ; c'était ma ville natale, la ville que je pensais parfaite, celle où je pensais que rien ne pouvait arriver à personne. Quelle sotte je faisais! Les personnes qui s'étaient incrustées chez moi, et qui, sûrement, avaient tiré sur mes parents et mes frères et sœurs, quittèrent la maison, marchant sur les bouts de verre éclatés au sol, tout en marmonnant des choses en cette belle langue qu'était alors l'italien. Les hurlements de ma mère et de mes cadets avaient été terribles. Une fois le bruit cessant, Romeo prit ma main, m'entraînant dans les escaliers. Nous étions à la cave. Comme toujours, tard dans la nuit, à se goinfrer. C'était notre rituel lors des week-ends. « Romeo, Elsa, vieni. » (Romeo, Elsa, venez.) Notre oncle Giovanni nous attendait au sommet des escaliers. Les larmes aux yeux, je me précipitai contre lui. On avait plus rien, et je l'avais pas senti venir.

« Ti ammazzo, Elsa! » (Je vais te tuer, Elsa.) Je soupirai. J'avais dix ans, Romeo douze. Nous vivions chez notre oncle. Rapidement, Zio Giovanni s'était transformé en Papà. Oui, c'était comme cela. Rapidement, nous avions prit l'habitude, élevés avec nos nombreux cousins, d'appeler notre oncle comme s'il était notre père. On lui devait tout. Giovanni Castello, frère de ma mère, était comme un père. Il nous éduquait, nous logeait, nous blanchissait, comme si nous étions ses enfants. La mort de sa soeur l'avait chamboulé au plus au point ; sûrement plus que Romeo et moi-même. Le sujet n'était pas tabou à la maison. Donc, disons que le traumatisme de voir notre famille décédée n'était pas réellement présent. Quant aux Massarini, nous les voyions pendant les vacances, avec mon frère. Lui et moi, bien que nos liens avec nos cousins soient une relation clairement fraternelle, étions soudés et inséparables. Jamais Romeo sans Elsa, si bien qu'il me prénommait souvent sa Juliette, mais jamais en présence des Massarini, sans quoi on était partis pour la morale sur Vérone et comment notre famille avait été chassée. Mon frère ; l'amour de ma vie, sans aucun doute. Bon, il arrivait qu'il y ai des accrochages, comme maintenant.. « Non parlare così a sua sorella, Romeo: prima regola della casa, sai. » (Ne pas parler à sa sœur comme ça, Romeo : première règle de la maison, tu sais.) Papà était assez dur sur ce point là : pas de menaces de meurtre. Notre oncle -père, on pouvait le dire- était disons.. À la tête de la Camorra. Et oui, Don Giovanni gérait la Camorra. Enfin, disons qu'il gérait la partie de Benevento. C'était dur à expliquer. Même encore aujourd'hui. « Mi dispiace Papà, Elsa.. » (Je suis désolé, Papa, Elsa..) J'acceptai les excuses d'un signe de tête. Nous étions tous les trois. Mamma, enfin, la femme Simona, l'épouse de Giovanni et donc notre tante, était partie avec nos cousins la veille, histoire de les protéger. Apparemment, la tête du Don Giovanni était de plus en plus menacée en ce moment.. Je me demandai bien pourquoi il ne se débarrai pas de nous non plus. « Nessun problema, figliolo. Ma.. Ma siete in pericolo con me. Vivrete stasera a Massarini. » (Pas de problèmes, fils. Mais.. Mais vous êtes en danger avec moi. Vous allez vivre ce soir chez les Massarini.) Fin du monde, deuxième partie. Séparés de notre oncle. Pour une longue durée. C'était dur, c'était affreux. J'ai crié, j'ai pleuré ce soir-là. Comme jamais, je crois.

« Les Capulet et les Montague sont des sales fils de putes. Ils vont voir ce qu'ils vont voir. »
Je déboulais, essoufflée, dans le salon de la grande villa familiale qui dominait, haute sur une grande colline, Benevento. Je rangeai mon flingue dans mon dos, coincé dans mon soutien-gorge, seul endroit franchement discret, camouflé par ma veste en cuir d'un brun clair à manches trois quart. Je sentais le regard de Romeo peser sur moi. « Je.. Je dois partir! Et vite! J'ai raté quoi? » Dis-je précipitamment, commençant à remballer des affaires à moi traînant-là. Toute la famille était réunie. Manquait que moi à l'appel. Évidemment. Je m'étais laissée entraînée dans de sales coups de la Camorra. Et ils en avaient contre moi! Et oui, la fille de Don Giovanni était poursuivie. Je devais partir, et vite! Il suffisait d'une faille dans la protection de mon oncle pour que je me retrouve.. Morte. « Tu tombes à pic, Elsa. On part pour Vérone ; on a décidé de s'imposer. Et s'ils veulent la guerre.. On sait que t'es la meilleure dans cette matière. » Me répondit mon frère, ironique. Je m'arrêtai, me redressai. Oh! Ça tombait ouais, vraiment à pic. Bordel, l'heure de la vengeance avait sonné. « Putain, merde, mais qu'est ce qu'on attend?! »

« Don Giovanni est tombé! » Un cri de souffrance était sortit de ma bouche et mes jambes avait fléchit. La douleur dans ma poitrine était monstrueuse, et mon cœur battait à tout rompre, tandis que mes oreilles se mirent à siffler et que mes yeux se brouillaient de larmes. Romeo me leva immédiatement, me tenant les bras, bien derrière moi et bien décidé à me faire tenir debout, parce que là, notre vie était en danger et j'étais la seule armée et qui savait me servir d'une arme. La famille était partie, camions, voitures, et la villa Massarini était déserte. Nous étions trois dans le grand vide de glace qu'était le salon. Chaque bruit, chaque pas, résonnait comme jamais. Je me mis à sangloter. « Tu croyais t'en sortir comme ça, Elsa? Non. On va vous tuer tous les deux, toi et ton frère. » J'avais l'impression d'avoir la tête sous l'eau. C'était affreux. Là, c'était mon frère qu'il menaçait. Je voyais rouge, littéralement. C'était un drôle de mélange. Perdre notre modèle en tant qu'homme et voir la seule chose qui nous tient debout -à ce moment là, autant au sens propre que figuré- menacée de mort, c'était pas bon. « T'es qu'une pute. » Je lui crachai au visage, sachant pertinemment ce qu'il m'attendait. Luigi planta son arme sur mon front, prêt à tirer. Je portai une main à ma ceinture, mais je ne sentais plus mon arme. La panique montait. Shit, le seul truc de bien que je savais faire.. Romeo m'avait lâché, et sans réellement comprendre, mon instinct m'indiqua de mettre ma main dans mon dos. Aussitôt, mon frère me fila discrètement mon flingue. Je le remerciai d'un discret et rapide coup de tête, lui faisant comprendre que dès que j'aurai fait ce que j'avais à faire, il fallait courir. Y avait sûrement d'autres fils de putes autour de la maison. Ma main se leva et, le coup partit comme tout seul. « Putain, merde, cours plus vite Rom! » TWO WEEKS LATER. « Je veux pas que Salvatore soit impliqué dans ce bordel, c'est tout. » Je soupirai, regardai mon frère. Mon fiancé était très bien là où il était, même si y avait la Camorra qui me cherchait sûrement. Romeo abandonna l'idée de me faire appeler Salva' pour l'amener ici. Et puis.. Peut-être que c'était pas plus mal comme ça! « Tu crois que la police en a après nous? » Je me recroquevillai dans le canapé, mes jambes ramenées vers moi, le menton posé sur mes genoux. Luigi était mort, sans aucun doute. La balle lui était arrivée en plein dans le poumon, il n'aurait pas pu s'en sortir.. Je me sentis tellement.. Pas coupable, non. Il l'avait mérité. J'étais certaine que c'était ce connard qui avait descendu mon oncle.. Et sûrement mes parents des années plus tôt. Mais l'idée d'arracher la vie une seconde fois.. J'avais déjà tué. Un homme, un innocent, qui s'était retrouvé, comme moi, en plein milieu d'une bagarre. Une balle mal tirée, et c'était fait. J'avais dix-sept ans, bordel. « Les connaissant, ils ont dû faire le ménage. » Romeo soupira, puis, s'installa à côté de moi et je me réfugiai dans ses bras.

« T'es une Massarini, j'suis un De Luca. On devrait peut-être pas? Et t'as pas un fiancé, au juste? » Je fis asseoir, d'une main ferme sur son épaule, sur le lit avant de me mettre à califourchon sur lui et je commençai à lui enlever son tee-shirt. Ah, Salvatore.. Ah, oui. Salvatore. Mon fiancé. Mes lèvres se plaquèrent sur celle de Rafael. J'en avais, pour le moment, fichtrement rien à foutre. Et, après tout, il était bien loin, Salvatore.. Pendant que les lèvres de De Luca s'aventuraient dans mon cou, je trouvai la force de rassembler mes idées et de répondre. « Au pire, on en a rien à foutre. » On s'était rencontré quatre heures plus tôt. Il est flic, j'suis avocate. C'était vite fait de se croiser, non? Mais en réalité, c'était à cause d'un putain de feu rouge arrivé trop tôt, j'avais freiné net et sa voiture avait blessé légèrement ma belle décapotable. Pétage de plomb direct de ma part, moi qui suis tant attachée à mon bébé. Ouais, ma bagnole, c'est mon bébé. Pour me calmer, il m'avait offert un verre et nous avions discuté. Il avait rapidement monté la garde en apprenant mon nom de famille, mais au final, on avait fini dans le même lit. Le pire dans l'histoire, c'est que je n'avais jamais été aussi satisfaite sexuellement parlant. Et apparemment, j'avais pas été la seule à prendre mon pied! Plusieurs fois avaient suivit. Une fois au tribunal, alors qu'on se croisait, puis chez moi, chez lui, dans sa voiture, enfin bref partout où on pouvait faire ça discrètement. Ouais, parce que si ma famille (ou pire, mon frère) apprenait que je fricottais avec un autre que mon fiancé, ça allait pas le faire. Ça fait un mois que ça dure. C'est assez bizarre. On a des règles, on le sait, mais on les a pas dites, elles sont venues naturellement et lui comme moi savons lesquelles. Ce qui se passe entre nous, reste entre nous. Pas de jalousie. Mais pas de sexe ailleurs, parce qu'on a chacun notre partie jalouse de nous qui est totalement normale, on se respecte pour ça. Le truc en fait, c'est que parfois, on se voit, mais pas question de sexe. On parle. Ou pas, d'ailleurs. Il est au courant que je suis insomniaque, que j'ai un flingue sous mon oreiller. Que j'ai la Camorra à mes trousses. Avec lui, j'sais pas, j'me sens.. Protégée. Il me l'a bien fait comprendre, qu'avec lui, rien ne pourrait m'arriver. Rien qu'hier, encore, j'étais dans ses bras, commençant à m'endormir. On s'était retrouvé chez lui, sur son canapé, on a presque rien dit et on a regardé la télé, il m'a prit dans ses bras, et j'ai commencé à dormir. Y a deux semaines, on est partit tous les deux dans la campagne environnante de Vérone. On fait plein de trucs ensemble, ouais, mais cachés. Vivons heureux, vivons cachés? Mais ça me fait flipper, parce que tout ça, c'est en général des trucs qu'on fait avec la personne qu'on aime, avec laquelle on fait notre vie. Mais ces trucs-là, avec Salvatore, on les a jamais fait. Et on les fera sûrement jamais. C'est triste à dire, mais j'commence à plus être bien avec Raf' qu'avec Salva. J'sais plus où j'en suis, mais je crois que quand je croise Raf, mon cœur s'accélère.