Chargé de ses nombreux paquets, Naïs remontait chez elle après une longue et exténuante après-midi de shopping. Elle s'arrêta cependant à la boite aux lettres pour récupérer son courrier.
Facture, facture.. soupira t'elle avant de tomber sur une enveloppe rose. Elle était décoré de petits cœurs et avait été aspergé d'un parfum féminin. L'adresse n'était pas celle de Naïs mais celle d'un certain Alcid. L'adresse était celle du voisin de pallier de la belle brune. Elle décida donc de lui déposer en main propre. Après avoir déposé ses sacs, elle alla sonner à la porte d'en face. Quelques minutes plus tard un jeune homme vint lui ouvrir. Il dégoulinait et une serviette était attaché autour de sa taille. Gênée, Naïs lui tendit l'enveloppe. Le garçon était vraiment mignon, songea t'elle. Sauf que visiblement il avait une petite amie. A moins que son banquier s'amuse à asperger ses lettres de parfum et à y dessiner des cœurs, mais cela était peu probable.
Mmh, le facteur s'est trompé de boite aux lettres. dit Naïs. Il attrapa l'enveloppe et sans y porter une très grande attention, fit signe a la jeune femme d'enter.
Vous voulez entrer boire un verre ? demanda il avec un sourire mystérieux. En temps normal, Naïs aurait adoré mais la situation était plutôt délicate. Le garçon portait pour seul vêtement une serviette de toilette noué autour de sa taille et avait une petite amie qui lui envoyait des lettres parfumés. Autrement dit, c'était soit un coureur soit un mec maqué à deux cent pour cent.
Je n'ai vraiment pas le temps, une autre fois déclina t'elle en bafouillant avant de se diriger vers son appartement.
***
Ce matin là, Naïs était en retard. Elle était toujours en retard. Appuyant rageusement sur le bouton d'appel de l'ascenseur, elle pestait contre son réveil qui n'avait pas sonné. C'est alors que la porte du dénommé Alcid s'ouvrit. Merde merde merde ! Le garçon vint se poster a côté de lui.
J'suis plutôt content de vous croiser dans une tenue plus correct. dit il avec un sourire narquois. Naïs ne pu s'empêcher de rire.
Faites rire une femme et vous obtiendrez ce que vous désirez d'elle ajouta t'il.
Et qu'est ce que vous désirez de moi ? demanda Naïs sur un ton joueur. Il fit mine de réfléchir avant de dire.
Un verre, juste un verre. la jeune femme frémit.
Pas sûre que votre petite amie soit d'accord. Visiblement le garçon ne comprenait rien.
Quelle petite amie ? demanda t'il finalement en haussant les sourcils. Etait il en train de prendre Naïs pour une idiote ? Elle avait bien vu la lettre !
La lettre, vous savez le parfum, les petits coeurs. répondit elle agacée. Le jeune homme explosa alors de rire.
La lettre n'était pas pour moi ! Je squatte chez un ami pour quelques jours ! C'est sa petite amie qui lui envoie ça. expliqua t'il avec un sourire.
Dans ce cas là, disons, rendez vous demain à 18heures.***
Capulet ! avait criée un voix. Main dans la main, Naïs et Zadig se promenait dans les rues de Vérone. Cela faisait maintenant deux mois qu'avait eu lieu l'histoire de la lettre et Naïs avait finalement appris a connaitre le jeune homme. Elle avait du se résoudre à l'appeler Zadig et non Alcid mais dans l'ensemble tout c'était très bien passé. Le garçon avait un peu éternisé son séjour chez son ami, certes il habitait à Vérone mais ne semblait pas près à rejoindre son propre appartement. Naïs ne savait que très peu de choses au sujet du jeune homme, ni d'où il venait, ni ce qu'il faisait dans la vie, ni même son nom de famille, chose qu'elle apprit d'ailleurs à ses dépends.
Capulet ! répéta la voix. Cette fois ci, Zadig s'était retourné. Espérant que Naïs n'ait pas entendu. Manqué. La jeune femme attendit patiemment la fin de l'échange entre les deux hommes.
Capulet ? C'est une blague ? s'écria t'elle.
Je peux tout t'expliquer. Hors de question, je ne veux plus jamais entendre parler de toi. Tu savais que j'étais une Montague bordel! Elle était folle de rage.
Et tu n'aurais jamais partagé tout ça avec moi si tu avais su que j'étais Capulet.